Les troubles de conduite sont un groupe de problèmes comportementaux et émotionnels qui débutent généralement pendant l’enfance ou l’adolescence. Les personnes atteintes de ce trouble présentent un schéma de comportement permanent à long terme qui porte atteinte aux droits des autres ou qui va à l’encontre de ce qui est considéré comme normal par la société pour cette tranche d’âge.
Il existe trois types de troubles de la conduite. Ils sont désignés en fonction de l’âge auquel les symptômes apparaissent pour la première fois. Les trois types de troubles de conduite sont les suivants :
- apparition dès l’enfance (les signes de troubles de la conduite apparaissent avant l’âge de 10 ans) ;
- apparition à l’adolescence (signes de trouble de conduite apparaissant autour de 10 ans) ;
- début indéterminé (l’âge auquel ce trouble de conduite apparaît pour la première fois est inconnu).
Les facteurs génétiques et environnementaux peuvent contribuer au développement de ce trouble de conduite.
Causes génétiques
Le trouble de conduite a été attribué à des lésions au niveau du lobe frontal du cerveau. Il s’agit de la zone chargée de réguler les émotions et de gérer votre personnalité. Si le lobe frontal d’une personne ne fonctionne pas correctement, il en résulte notamment :
- une capacité réduite à planifier les actions à venir ;
- un défaut de contrôle des pulsions ;
- une capacité réduite à tirer parti des expériences négatives antérieures.
Les dommages au lobe frontal peuvent être à caractère génétique (héréditaire) ou dus à des lésions cérébrales par accident. Un enfant peut également présenter des traits de personnalité héréditaires qui sont généralement constatés en cas de trouble de conduite.
Facteurs environnementaux
Les facteurs environnementaux susceptibles d’être à l’origine de troubles de conduite sont notamment les suivants :
- enfant victime de maltraitance ;
- famille dysfonctionnelle ;
- toxicomanie ou alcoolisme des parents ;
- pauvreté.
Les enfants présentant un trouble de conduite sont souvent difficiles à contrôler et peu enclins à respecter les règles. Ils agissent de manière impulsive sans prendre en compte les conséquences de leurs actions. Ils ne prennent pas non plus en compte les sentiments des autres. Si votre enfant présente un trouble de conduite, il ou elle pourra présenter de manière permanente un ou plusieurs des comportements suivants :
- conduite agressive ;
- comportement trompeur ;
- conduite destructive ;
- non-respect des règles.
Conduite agressive
La conduite agressive pourra notamment inclure :
- intimidation ou contrainte infligée à d’autres personnes ;
- atteintes physiques délibérées à des personnes ou des animaux ;
- viol
- utilisation d’une arme ;
comportement dolosif (trompeur).
Le comportement trompeur peut notamment inclure :
- mensonges
- pénétration avec effraction ;
- vol ;
- contrefaçon/faux.
Conduite destructive
Les conduites destructives sont susceptibles d’inclure : incendie volontaire (criminel) ou autre destruction intentionnelle d’un bien d’autrui.
Non-respect des règles.
Le non-respect des règles pourra inclure :
- absentéisme ;
- fugues ;
- alcoolisme et toxicomanie ;
- comportement sexuel à un âge très précoce.
Les garçons atteints d’un trouble de conduite sont plus susceptibles de présenter un comportement agressif et destructeur que les filles. Les filles sont plus enclines à adopter des comportements trompeurs et à enfreindre les règles.
Si votre enfant présente un trouble de conduite, il ou elle pourra sembler solide et confiant(e). En réalité, les enfants souffrant de troubles de conduite manquent d’assurance et croient à tort que leur entourage fait preuve d’agressivité ou s’avère menaçant envers eux.
Les facteurs suivants peuvent augmenter le risque de développement d’un trouble de la conduite :
- être de sexe masculin (le trouble de conduite étant plus courant chez les hommes que chez les femmes) ;
- résidence en milieu urbain (les troubles de conduite sont plus courants chez les enfants qui résident en milieu urbain qu’en milieu rural) ;
- antécédents familiaux de trouble de conduite ;
- présence d’autres troubles psychiatriques ;
- parents atteints d’une pathologie mentale ;
- toxicomanie ou alcoolisme des parents ;
- avoir été victime d’abus ou de négligence ;
- environnement familial dysfonctionnel ;
- antécédents d’événements traumatiques ;
- expérience de la pauvreté.
Le psychiatre ou médecin de l’enfant va vous poser des questions, à vous et à l’enfant, afin d’établir un diagnostic. Pour qu’un diagnostic de trouble de conduite soit établi, l’enfant doit présenter un schéma incluant au moins trois comportements caractérisant cette condition. L’enfant doit avoir présenté au moins l’un de ces comportements au cours des six derniers mois. En outre, il est impératif que les problèmes de comportement nuisent à l’enfant de manière significative, tant au plan social qu’en milieu scolaire (ou encore en milieu professionnel chez les adultes).
Les enfants atteints de troubles de conduite subissant des maltraitances dans leur famille pourront être placés en foyers. En l’absence d’abus, le psychiatre (ou spécialiste de la santé mentale) pourra faire appel à une thérapie de modification du comportement ou à une thérapie par la parole pour apprendre à l’enfant à s’adapter au plan émotionnel. Le spécialiste de santé mentale va également vous apprendre à mieux gérer le comportement de votre enfant. Si l’enfant présente d’autres troubles (dépression ou trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention, par exemple, ces conditions étant couramment associées au trouble de conduite), le prestataire de soin de santé mentale pourra prescrire des médicaments destinés à les traiter dans le même temps.
Une détection et un traitement précoces des facteurs de risque et comportements de l’enfant pourront prévenir l’occurrence de troubles de conduite, sinon réduire la gravité des symptômes.
Le pronostic à long terme du trouble de conduite dépend de la gravité et de la fréquence des symptômes. Plus les symptômes sont graves et fréquents, plus le pronostic va s’avérer médiocre. Le pronostic sera plus inquiétant en présence d’autres maladies mentales. Les enfants atteints de trouble de conduite pourront développer une dépression ou un trouble bipolaire, voire devenir suicidaires. Ils peuvent également développer des troubles de la personnalité à l’âge adulte, le plus couramment des troubles antisociaux.